dimanche 27 mai 2012

Communiqué de presse: Les Verts de l'Outaouais dénoncent les arrestations des manifestants

(Mis à jour le 27 mai pour corriger le nombre d'arrestations confirmé pour déplacer les barricades.)

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
pour diffusion immédiate

Les Verts de l'Outaouais dénoncent les arrestations des manifestants

Gatineau, le 27 mai 2012 - Les Verts de l'Outaouais dénoncent les infractions attribuées de façon visiblement arbitraires par la Police de Gatineau aux manifestants s'opposant à la loi 78 lors de cette fin de semaine.

Durant une manifestation de casseroles vendredi dernier consistant d'une quinzaine d'individus, deux d'entre eux ont été interpelés pour avoir troublé la paix, même si la manifestation n'avait commencé que quelques minutes plus tôt.  Ces constats d'infractions en seraient une première au Québec depuis le début des casseroles.

Jonathan Meijer, ancien candidat du Parti vert du Canada à Gatineau et porte-parole des Verts de l'Outaouais, exprime son inquiétude par rapport aux arrestations qui ont eu lieu.  En particulier, il se demande pourquoi elles ont eu lieu vendredi soir au Vieux-Hull alors que la manifestation de jeudi soir, avec dix fois plus de participants, était passée par le même endroit et n'avait engendré aucune interpellation pour le même type d'infraction au règlement.

«Le règlement 42-2003, chapitre 2, paragraphe 5 de la Ville de Gatineau a été formulé de façon assez vague pour qu'une interprétation assez large justifie l'interpellation si la présence, même temporaire et silencieuse, de quelqu'un sur une voie publique gêne quelqu'un d'autre, dit-il.  Y a-t-il un propriétaire du Vieux-Hull à qui était due une faveur en échange d'une contribution financière à un élu municipal ou quelqu'un de connexe?»  M. Meijer rappelle que la banque américaine JP Morgan a donné pas moins de 4,6 millions $ à la fondation de la police de New York peu de temps avant les arrestations massives à Occupy Wall Street.

De plus, après la manifestation nocturne de samedi à dimanche, la police de Gatineau a procédé à l'arrestation d'un individu pour avoir déplacé des barrières entourant une zone de construction routière.  M. Meijer s'interroge sur la procédure adoptée par le corps policier.  «Pourquoi devait-il y a voir pas moins d'une quinzaine de policiers à Place Cartier alors que le nombre de manifestants, les quelques dernier arrivés, étaient en nombre moins élevé?  Le déplacement des barricades se fait toujours au milieu du groupe de manifestants, loin des yeux et des caméras des policiers.  Pourquoi les policiers ont-ils choisi une infraction qui serait si difficile à prouver en cour, et pourquoi les gens arrêtés sont presque exclusivement des jeunes?  Serait-ce parce que les jeunes sont si mal équipés pour se défendre contre le système de justice?»

Le thème de l'intimidation judiciaire n'est pas une nouvelle bataille pour les Verts de l'Outaouais.  M. Meijer juge que la réponse des appareils du gouvernement face à la grève étudiante a démontré à quel point les gens au pouvoir utilisent tous les outils à leur disposition pour contrer le mouvement de mécontentement populaire.  «Les arrestations massives semblent avoir comme but que les gens se taisent car, en général, les gens arrêtés n'ont ni l'expérience, ni l'argent pour se défendre contre les allégations.  Même la simple idée d'une arrestation fait très peur à la grande majorité des gens.»

M. Meijer rappelle que le sujet des droits de scolarité est loin d'être le seul sujet de mécontentement, et que les foules qui manifestent sont dorénavant composées de gens de tout âge.  «Jean Charest a fait perdurer le sujet des droits de scolarité.  Qu'essaye-t-il de cacher?  La corruption dans l'industrie de la construction?  Le vol de nos ressources naturelles par l'entremise du Plan Nord?»

À propos des Verts de l'Outaouais:
Les Verts de l'Outaouais sont un regroupement de membres actifs des partis verts fédéral et provincial œuvrant dans les circonscription de l'Outaouais.

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Renseignements:

Jonathan Meijer
jonathan.meijer@partivert.ca
Tél: 819-210-4085
Twitter: @jnmeijer

lundi 7 mai 2012

SCHL: temps de redéfinir « abordable »

Le marché canadien d'habitation a vu, durant la dernière année, une discussion sur l'existence d'une bulle immobilière; jusqu'à tout récemment, son existence avait été fermement niée.

Le 1er mai courant, le professeur en économie Kevin Milligan a dit ceci sur Twitter:
En tant que politicien d'opposition, j'accepte le défi en discutant l'abordabilité de l'habitation au Canada.

Un marché d'habitation en bulle (un croissance de prix excédant l'inflation de façon significative) n'a pas été chose unique dans les dernières décennies.  Toute bulle économique est due à une combinaison de facteurs dont plusieurs psychologiques.  Son ampleur est souvent exagérée par des interventions gouvernementales.

La SCHL avait été originalement créée pour aider à loger les soldats revenant de la deuxième guerre mondiale.  Son mandat a ensuite été élargi selon les besoins de l'époque.  Tout élargissement du mandat est le résultat d'un changement apporté par le Parlement.

Dans le cas de l'habitation au Canada, la dernière bulle immobilière avait éclaté il y a environ 20 ans.  Il y a ensuite eu un décennie calme, et après ça une décennie de croissance de prix au delà de l'inflation.

Rendu en 2006, le gouvernement conservateur a changé les règles de la SCHL pour permettre les hypothèques à zéro acompte et amortissements de 40 ans d'être garanties par la SCHL (sans quoi elles n'existeraient effectivement pas), avec comme excuse de permettre « l'innovation financière » et de permettre à certains de s'acheter une résidence alors qu'ils ne pourraient pas le faire sinon.  Pour le même paiement mensuel, un propriétaire peut alors acheter une maison plus chère.  On peut parler d'une augmentation de l'abordabilité, mais seulement de l'abordabilité du prix de vente, pas de l'abordabilité mensuelle.

Rendu en 2008 dans le début de la crise financière mondiale, le gouvernement réalise que le changement des règles introduites en 2006 n'étaient pas une tellement bonne idée, et les change donc à 5% d'acompte et 35 ans d'amortissement.  Cela a un impact assez rapide sur le marché immobilier de certaines villes dont Vancouver et les prix commencent à baisser.

Très peu de temps après, la Banque du Canada baisse son taux directeur à pratiquement son niveau le plus bas possible.  Cela donne une réduction presque équivalente des taux offerts pour les hypothèques et donc augmente de nouveau l'abordabilité.  La bulle redémarre dans des centres urbains comme Toronto et Vancouver.

Les changement de la SCHL en 2008 incluent aussi une augmentation la limite d'assurance à 600 milliards $.  L'assurance des hypothèques permet aux banques de ne porter aucun risque de défaut de paiement, et réduit donc les coûts d'emprunts pour la banque et, par extension, pour les emprunteurs.  Un taux d'intérêt plus bas augmente une fois de plus l'abordabilité.

Comme si tout le reste n'était pas suffisant, en 2008, la SCHL a aussi élargi le programme des Obligations hypothécaires du Canada (OHC) en introduisant les obligations à durée de 10 ans, afin de réduire davantage les coûts d'emprunts.

Rendu en 2012, les prix ont finalement atteint leur plafond à Vancouver, ou même des petits bungalows se vendaient bien au dessus d'un million $.  Même à Toronto, le bungalow acheté à 60% au dessus du prix d'achat par une étudiante universitaire externe a été ensuite mis à louer à un prix qui résulte en une perte après l'inflation.

Il est maintenant essentiellement trop tard pour permettre à la bulle de durer plus longtemps, et on peut s'attendre à ce que les prix reviennent plus raisonnable, même si cela prendra plusieurs années.

Je suis personnellement persuadé que le changement des mesures en 2006 et le fait qu'elles n'ont pas encore été resserrées à leur niveau original indique que ces changements avaient été fait pour plusieurs cibles politiques:
  1. pour un support électoral plus élevé si le gouvernement avait pu capitaliser sur les aspects positifs du changement des règles pendant une élection;
  2. pour augmenter la durée d'un marché immobilier positif, ce qui a aidé les revenus des agents immobiliers, des électeurs qui, selon leur profil financier bien plus positif que la moyenne des Canadiens, auraient typiquement eu plus tendance à voter Conservateur;
  3. pour augmenter les profits des prêteurs hypothécaires (généralement des banques) en augmentant le nombre d'hypothèques, des profits essentiellement sans risque car à cause de l'assurance hypothécaire de la SCHL.
Notons que chacun des points ci-haut sont pour le bénéfice d'un petit groupe de gens aux dépens du reste de la population.

Dans les bulles économiques, les prix augmentent sans cesse jusqu'à ce qu'ils ne soient plus abordables.    Dans le cas de l'habitation où les achats se font généralement par hypothèque, on ne parle pas de l'abordabilité du prix de vente mais bien sûr de l'abordabilité des paiements mensuels; ces paiements atteignent bientôt tout simplement leur niveau maximum pour trop de gens.

On voit donc que l'interférence politique sur le marché de l'habitation a exagéré les prix de vente et n'a aucunement permis de réduire de façon permanente les paiements mensuels.

Il est donc clair que cette interférence n'a eu que des effets négatifs pour la population en général, en augmentant l'endettement.

Je propose donc des changements pour ramener de l'ordre au marché canadien de l'habitation, en réduisant l'interférence gouvernementale.

Tout ceci ne requiert pas d'éliminer la SCHL, qui maintient d'autres rôles importants.

1) Il faut tout d'abord ramener l'amortissement à une durée plus raisonnable, une durée qui avait d'ailleurs été en place pendant bien longtemps: 25 ans.  Plus long que ça aide à peine les paiements mensuels mais ajoute beaucoup en paiements.

Considérant que les coûts associés à la vente d'une propriété (dont la commission) excèdent facilement 5%, il faut augmenter l'acompte à au moins 10% pour toutes les propriétés acquises.  Ce montant augmente le risque reposant sur l'acheteur et donc réduit les achats spéculatifs.  Il faut également rendre illégal les acomptes empruntés.

2) Il faut aussi que la SCHL cesse d'assurer les emprunts hypothécaires.  Il est inacceptable que les contribuables soient responsables du risque très réel de pertes dues à un grand nombre potentiel de propriétaires incapables de continuer leurs paiements.  S'il est impossible d'éliminer le besoin de cette assurance, il faut au moins la limiter à des prix d'achats à plafonds raisonnables, par exemple 150 000$.  Les gens qui achètent des maisons à 2 millions à Vancouver n'ont pas besoin que les contribuables participent à leurs achats.

Il pourrait être acceptable qu'un assureur indépendant (tel qu'il existe déjà) puisse assurer, mais seulement si une supervision adéquate est faite pour éviter que cet assureur fasse faillite même si un grand nombre d'hypothèques sont en défaut de paiement.

3) La SCHL vend des obligations nommées Obligations hypothécaires du Canada (OHC) pour acheter des hypothèques auprès des banques.  Puisque les hypothèques ainsi achetées sont garanties par la SCHL, le rendement des OHC n'est pas bien plus élevé que celui des obligations du gouvernement fédéral.  Les achats d'hypothèques permettent aux banques de réduire leurs coûts d'emprunt et par extension le coût emprunt pour les emprunteurs individuels.

Les OHC forment une extension de la protection apportée par l'assurance, et est devenue "vitale" après le début de la crise financière mondiale.  Cela est simplement ridicule.  Il faut que les banques soient contraintes à trouver leur propre financement pour les hypothèques, au lieu que les contribuables soient le principal recours pour le financement.  Cela implique cesser d'émettre des OHC dès que possible et de laisser les OHC existantes en arriver à maturation.  Cela réduit le financement que la SCHL doit obtenir auprès du gouvernement fédéral, et donc réduit aussi les émissions d'obligations du gouvernement fédéral et par extension ses coût d'emprunt.

L'assurance hypothécaire et les OHC permettent aux banques d'emprunter à un taux normalement réservé au gouvernement fédéral, et en passant ces taux favorables au emprunteurs, les taux payés par les emprunteurs ne correspondent plus au risque réel.

Si toutes ces mesures (réduction de la durée maximale de l'amortissement, augmentation de l'acompte, élimination de l'assurance hypothécaire gouvernementale et des obligations hypothécaires) sont mises en place, les emprunteurs verraient presque certainement une augmentation significative des coûts d'emprunts, visible surtout par une augmentation du taux d'intérêt.

Mais puisque l'abordabilité dépend surtout des paiements mensuels et non du prix de vente, les prix vu selon les paiements mensuels ne seront pas plus élevés, sauf pour ceux qui n'ont jamais eu le revenu nécessaires afin d'acheter une résidence.

Une fois le marché stabilisé après les ajustements nécessaires pour de tels changements de politique, cela n'implique pas une diminution du pouvoir d'achat dans la plupart des cas, car dû à la bulle immobilière, les résidences sont à des prix exagérés dans bien des villes canadiennes.  La valeur intrinsèque d'une maisons dépend du prix du terrain, des matériaux de construction et de la main d'œuvre.  Tout le reste d'un prix d'immobilier n'est en fait que valeur spéculative.  Cet écart de prix et de coût est la raison que des maisons ont été bâties en très grand nombre même loin en périphérie des grands centres urbains.

Changer les règles a d'autres avantages.  Les habitations qui ont un coût trop élevé (pensons aux « McMansions »), ou encore les résidences dont le prix de vente est trop élevé à cause de la distance des emplois, ne sont alors plus abordables et le changement des règles devient un choix écologique positif: les maisons sont plus petites et les terrains agricoles sacrifiés à l'habitations le sont en moins grand nombre.

La concentration des résidences dans un centre urbain plus compact a d'autres impacts positifs, dont un système de transport public plus utilisé, et donc nécessitant moins de subsides.

La réduction de l'endettement possible des ménages est négatif pour les banques mais positif pour les ménages, dont le bilan financier devrait ainsi démontrer un endettement réduit.

De plus, l'élimination des bulles immobilières introduira une stabilité accrue à l'économie réelle, c'est-à-dire celle qui affecte la majorité des gens, qui sont toujours les premiers perdants lors des récessions et rarement gagnants lors des reprises économiques.

Un gouvernement qui veut sérieusement se pencher sur l'amélioration de la santé du secteur de l'habitation au Canada doit obligatoirement considérer les propositions énoncées ici.

vendredi 4 mai 2012

Dissection Friday: Bank Bailout Propaganda

Let's dissect a little piece from the Toronto Sun.  The heading says it's an Opinion piece, therefore I may be at fault for wasting time to identify where truth doesn't get in the way of a good story.  But let's begin...

From the article...
It sounds like a wonderful conspiracy theory: Banks get secret bailout worth $114 billion during the 2008 recession!
Bailout discovered by the Canadian Centre for Policy Alternatives.
In fact, this is all hooey. There was no bailout of our banks.
That is essentially correct.  Assuming we define "bailout" as a capital injection (the Government pays way too much for a large share of a company as it happened in other countries including Ireland), no such thing happened in Canada, and for that I am very glad, because we overpaid to rescue GM and Chrysler and did not get all the money back.
The government did, in 2008, set aside $200 billion to help all Canadian businesses and households hit by the global credit crunch and banks were the tool the government used to help us all out.
I do not have the specific numbers, and surely I don't have all the sources handy, but aside from $125 billion allocated for the IMPP (for which under 70 billion got used), the Bank of Canada (which technically doesn't count as "the government") has intervened massively with about $40 billion at one point in early 2009.
Taxpayer money was never at risk of being lost
That is not true.  CMHC, under the IMPP, bought up insured mortgages.  Who insures the mortgages?  CMHC, meaning ultimately the government and therefore the taxpayer.  Therefore, had there been significant defaults (avoided at the time due to a renewal of the property bubble with the sudden drop in interest rates), the taxpayer could have been on the hook.
and, in fact, taxpayers are making a tidy profit with the credit crunch assistance program.
That is true.  But the interest rate on any loan depends on underlying costs: cost (in this case, of the government) to borrow in the bond market, and the risk associated with default.  If we are making a profit, it's only because the risk was well managed.
And secret? Well, it was announced in the glare of the 2008 federal election campaign and Parliament has since voted on these deals in at least two federal budgets — all of which was widely reported in our largest-circulation newspapers.
[... useless rant agains the political left omitted to save some brain cells ...] 
As Laval University economist Stephen Gordon noted on Twitter, the CCPA “took a low-grade Internet conspiracy, worked it up to a 25-page ‘study’ and managed to get the media to report it as news.”
I agree.  But who understands money and economics?  Very few people.  It seems to me that governments and journalists will gladly swallow whatever economists tell them, because it can be very difficult to understand it all.

I took the time to learn as much as I could about macroeconomics, and I found it a challenging task.  In comparison, I found that learning electrical engineering physics, signal processing math, the inner workings of computer processors, operating system basics, European history from the 5th century to the 18th century, the history of the Industrial revolution, and the Breton language a lot simpler in comparison.

And at my job, I'm the youngest member of my team of about 10 but I'm the most senior.  I routinely have to handle very complex issues due to a product that's nearly as old as I am, yet it's still easier to figure out than the modern financial system.

I pointed this out to our dear Stephen Gordon on Twitter:
His reply was predictable:

But what people don't know is just how much of a good memory I have for this kind of thing.  So I replied with the following and never heard anything back:
The rest of the original article praises Canadian banks and claims that they would have survived anything but businesses which have significant payroll would have all a terrible death in large numbers.

While that may be more or less accurate, that is only because of the current legislated way of doing things.

The Bank of Canada can do a few things to encourage people and businesses to spend savings and  borrow more, such as adjusting interest rates, but these measures are indirect.  In the US, the Federal Reserve went beyond flooring borrowing rates for banks by engaging in multiple rounds of quantitative  easing (QE), but all these measures don't work because there's simply too much debt and deleveraging needs to happen before people with money would want to invest in production again.

In both cases, the central bank cannot have a direct impact on the money supply in the economy.  The commercial banks manage their risk, and in a suddenly deleveraging environment such as the fall of 2008, the reasonable approach for anyone to take is to pull back from lending because the risk just shot through the roof.

As pointed out very clearly by Graham F. Towers, first governor of the Bank of Canada, most of the money (even back in 1939) was actually created by of the commercial banks.  These days, the percentage is about 95%, if I read the numbers clearly.

The fact that commercial banks control such a large segment of the money supply is, as Mr. Towers explained, the responsibility of Parliament.  The Bank Act allows banks to manage most of Canada's money supply as they see fit, and basic macroeconomics tell us that a contraction in the money supply tends to cause a recession.

Banks will do so to the extent required for their survival, even if that means, as David Akin says in the linked Sun article, that "What might not have survived, on the other hand, is hundreds or even thousands of Canadian businesses which were literally running out of money they needed to carry on."

It sounds to me like what we need is a state bank, such as the Bank of North Dakota or Alberta Treasury Branches.  One that takes deposits and charges no silly fees for using our own money.  One that would stick mostly to holding Canada government bonds on the asset side of the balance sheet to reduce the federal borrowing costs and return the surplus either to customers as interest or to the government as dividend.

Perhaps it is time to reintroduce the previous version of section 457 of the Bank Act, and to set a decent minimum reserve requirement, in order to allow the federal government more control over the money supply, and to use its new state bank to make loans available to companies who need them even during recessions.
Perhaps that’s something for the Occupy crowd to consider this week — how small businesses depend on a healthy, functioning banking system.
Perhaps this is something for all Canadians to consider this week: that the banking system doesn't have to control Canada and its governments, and that we as a people can take back control.