lundi 21 mars 2011

Le Bloc à vendre: 2,2 milliards

Le budget fédéral sera annoncé demain, le 22 mars, et depuis quelques semaines, le Bloc annonce que le prix pour acheter son vote est de 2,2 milliards $. Certains sites de nouvelles sous-entendaient aujourd'hui que l'entente n'était pas si loin.

En tant que Québécois, je ne serais pas du genre à refuser une telle somme, surtout si elle nous est due, sauf pour le contexte dans lequel cela se produit.

Tout d'abord, rappelons que le budget Flaherty de 2007-8 avait aussi tenté d'acheter le vote des Québécois en attribuant 700 millions $ supplémentaires en transferts au gouvernement du Québec. Ce dernier, qui était (et est encore) endetté à un niveau élevé, a décidé de réduire les impôts au lieu de repayer la dette, juste avant le ralentissement économique mondial qui nous laisse avec de multiples déficits. Je ne m'attendrais à rien de différent cette fois-ci, si Charest pouvait mettre sa main sur ces 2,2 milliards $. Il m'est certainement curieux que Gilles Duceppe veuille exiger cet argent durant un gouvernement Charest au lieu d'un gouvernement péquiste.

Ensuite, il y a le fait que cette compensation rétroactive pour l'harmonisation de la taxe de vente ne met nullement le Bloc en position de faveur. Au lieu d'utiliser sa position de pouvoir (en tant que parti qui peut approuver ou non le budget) d'une façon positive et progressiste à grand avantage pour la population en général, le Bloc a décidé de réduire son vote à un petit prix presque imbattable.

Pour M. Duceppe et le Bloc, j'ose donner une belle suggestion. Au lieu de vendre votre âme pour le prix modique de 2,2 milliards $ (que vous ne verriez qu'une fois, on le rappelle), pourquoi ne pas offrir une position permanente que le gouvernement fédéral ne pourrait pas refuser?

Par exemple, paraphrasez le plan du Parti vert, qui suggère réduire les impôts sur le revenu et les charges sociales et compenser cette réduction par une taxe sur les émissions. Puisque le Québec génère moins d'émissions que les autres provinces, au net nous nous retrouverions à payer moins d'impôts, et ce tant qu'un tel régime de taxation soit maintenu. Entre temps, par exemple, les impôts plus élevés payés par les industries polluantes ontariennes auraient tendance à faire diminuer leurs émissions, donnant au Québec un air plus frais.

En conclusion, on ne sait pas encore si le Bloc va obtenir ce qu'il exige, et donc il ne m'est pas encore approprié de crier «Vendus!», mais M. Duceppe manque vraiment une occasion de changer les choses pour le meilleur.

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