lundi 21 mars 2011

Budget du Québec: désastre

Le ministre des finances du Québec a déposé son budget pour 2011-12, et c'est tout simplement un désastre. Puisqu'il y a un grand nombre de points désagréables, j'en mentionnerai quelques uns ici.

Augmenter la TVQ et les taxes sur le carburant sont des taxes progressives, mais utiliser comme excuse le déficit et l'augmentation des coûts de programmes pour justifier ces augmentations de taxes, sans mentionner la cotisation santé et l'augmentation des frais de scolarité, n'est pas justifiable lorsque l'on paye 35% de trop pour les travaux de construction. Il faut vraiment d'abord s'attaquer à la corruption au lieu des contribuables.

Et au lieu de taxes régressives comme la cotisation santé et les augmentations de frais de scolarité, il serait bien plus progressif d'augmenter les taxes sur l'essence et revenus personnels élevés.

Du côté des ressources naturelles, des redevances de 5-35% sont bien trop généreuses envers les compagnies. Il faut un taux fixe et bien plus élevé, probablement 50%, sans crédit pour tricher, afin que la population profite le plus de ses propres ressources. Si les compagnies quittent, tant pis; les ressources resteront dans le sol jusqu'à ce qu'un meilleur prix ramène les investisseurs et nous donne encore plus en redevances.

Le crédit d'impôts de jusqu'à 8000$ sur les véhicules électriques et hybrides rechargeables sont indésirables car le budget ne contient aucune taxe supplémentaire sur les véhicules gourmands d'essence pour compenser le crédit d'impôt. De plus, encourager de n'importe quelle façon l'achat de véhicules qui usent nos routes est injuste car le reste de la population en paye le prix, en frais de réparation des routes, et en qualité de vie perdue dans la circulation lente d'heure de pointe.

Les contributions au «Fonds des générations» continuent de présenter une proposition fort risquée. Le principe revient essentiellement à utiliser sa marge de crédit pour investir dans un fonds commun de placement, tout en espérant que l'appréciation de l'investissement soit plus grande que l'accroissement de la dette par son taux intérêt. Malgré le fait que tous les «produits» d'investissements non-garantis nous disent avant tout que les résultats antérieurs ne garantissent rien côté résultats futurs, le gouvernement du Québec en implique le contraire dans son fascicule sur le Fonds des générations à la page 29: «Rappelons que, entre 1995 et 2005, la CDPQ a dégagé un rendement de 9,4% sur les sommes totales dont elle a assuré la gestion comparativement à un coût moyen du service de la dette de 6,9 % pour le gouvernement.» (PDF) L'économie mondiale a fort changé depuis et le risque est donc très réel que la Caisse n'offre pas le taux de rendement nécessaire pour contrebalancer les coûts de la dette. S'il y a incertitude dans le rendement de ses investissements, il est tout simplement une meilleure idée de rembourser ses dettes avant d'aller jouer au casino.

Passant des éléments particuliers aux sommes:
2010 était une bonne année pour l'économie. Les bonnes années, on repaye ses dettes. Alors pourquoi le gouvernement prévoit-il encore 3,8 milliards en déficit pour 2011-12 et 1,5 milliards en 2012-13? Dans son budget, le gouvernement s'attend maintenant à effacer le déficit d'ici trois ans, mais si l'on lit entre les lignes, on remarque vite que le gouvernement ne compte que sur la croissance économique pour se sortir du trou fiscal. Cette proposition, tout comme pour Fonds des générations, ne vaut rien dans l'économie actuelle. Dû à l'insolvabilité croissante mondiale, il est maintenant garanti que l'économie du Québec ne grandira pas à 2,5% annuellement comme s'y attend le gouvernement (voir le plan budgétaire ici), garantissant au Québec des déficits sans fin sous le plan actuel.

En conclusion, j'invite la population du Québec à faire une grande réflexion sur la situation et exiger bien mieux de son gouvernement.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire